Comment les plus petites entreprises notamment, peuvent-elles sécuriser leur trésorerie quand les retards de paiement les touchent de plein fouet et sont au centre de leurs difficultés ? Découvrez les arguments à exploiter pour relancer vos débiteurs.
Vos débiteurs peuvent être tentés de ne pas vous payer à la date de l’échéance du fait de la situation exceptionnelle que nous connaissons actuellement.
De l’écoute avant tout
Dans un premier temps, il est préférable de les écouter et de leur assurer que vous comprenez leur réaction dans cette situation difficile. Il s’agit d’une réaction naturelle : on bloque tout, on se protège le temps que l’orage passe…
Mais cette situation n’est pas acceptable : en ne payant pas à l’échéance ils participent au blocage de l’économie car les dettes des uns sont les recettes des autres et c’est cette chaîne qui constitue l’équilibre de l’économie. Nous devons rester solidaires.
L’Etat a montré l’exemple en accordant un report des charges fiscales et sociales mais il n’a pas demandé aux fournisseurs d’accorder des reports d’échéances. Pour aider les entreprises qui en auraient besoin, il a mis en place une batterie d’aides (Retrouvez le résumé des dispositifs en place sur notre article dédié : Comment optimiser sa trésorerie? ).
Des arguments pour déjouer les objections
Voici quelques arguments pour déjouer les objections qui vous sont opposées.
Si vous faites face à « Je ne peux pas payer à l’échéance », rappelez :
- C’est déplacer le problème car vous devrez payer tôt ou tard.
- En payant maintenant vous bénéficiez de l’écoute favorable du fournisseur qui sera prêt, éventuellement, à vous accorder un moratoire qu’il vous refusera certainement plus tard si vous tardez à le payer.
- En payant maintenant vous préservez le capital-confiance avec votre fournisseur, vous préparez l’avenir et donc vous vous placez dans de meilleures conditions pour être un client servi en priorité au moment de la reprise.
- Pourquoi n’avez-vous pas sollicité toutes les aides que l’Etat met à disposition des entreprises pour traverser cette période inédite ? S’ils l’ont fait, ils sont en mesure d’honorer vos factures. S’ils ne l’ont pas encore fait, ils ne doivent pas tarder.
Si on vous dit craindre de devoir déposer le bilan, insistez sur :
- Cette crainte peut être légitime mais bloquer maintenant les paiements c’est provoquer plus rapidement encore l’état de cessation des paiements.
- Les aides de l’Etat sont à disposition pour éviter cette situation extrême.
Si on vous dit qu’on ne peut pas vous payer car les clients eux-mêmes ne payent plus, préparez-vous :
- Les arguments ci-dessus ont-ils été opposés à ces débiteurs récalcitrants ?
- Si les clients ne payent pas, ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas payer ses fournisseurs. Les ont-ils relancés ? Ont-ils fait tout ce qu’il fallait pour obtenir les paiements ? En cas de procédures judiciaires les juges ne manqueront pas de s’en assurer.
Si parmi les clients qui ne payent pas il y a des grands comptes, vous pouvez faire remonter cette situation anormale auprès de vos organisations professionnelles – MEDEF, CPME, CCI, Médiateur des entreprises… En effet, un comité de crise a été constitué par le gouvernement pour recenser les comportements des entreprises non responsables. Le risque pour ces entreprises « non-citoyennes » c’est l’amende administrative et la publication de cette dernière pour non-respect du délai maximum de paiement. C’est aussi la remise en cause des aides que l’Etat leur aurait consenties.
RAPPEL : C’est l’article L.441-10 du code de commerce qui stipule que le délai maximum de paiement est de 60 jours de la date de la facture ou 45 jours fin de mois.
L’article L.441-3 précise les exceptions à ce principe
En cas de non-respect, l’amende administrative est de 75 000 € pour une personne physique et 2 millions € pour une personne morale avec publication de la sanction.
Si les difficultés persistent, n’hésitez pas à solliciter notre service de recouvrement de créances, nos spécialistes vous accompagneront pour obtenir le paiement des sommes dues.