Le BFR doit toujours s’évaluer au regard du FDR. Il y a des secteurs d’activités par exemple où les entreprises ont un BFR négatif et c’est normal ! – par exemple dans la distribution alimentaire où les clients payent au comptant, où le stock est minimum, où les fournisseurs accordent des délais de paiement…
Quels sont les facteurs qui augmentent le BFR ? (Ce sont les leviers qui font donc diminuer la trésorerie !)
- Le délai contractuel de paiement accordé au client : plus il est long plus le BFR progresse
- Les retards de paiement : quand ils progressent, c’est le BFR qui progresse
- Le temps de résolution des litiges : plus il est long, plus le BFR progresse car l’encaissement des factures objets des litiges n’est pas possible
- Le temps de transformation des commandes clients en facturation : plus le délai entre l’engagement du client – qui oblige l’entreprise – et l’établissement de la facture – c’est-à-dire la livraison du bien – est long, plus le BFR augmente
- Le délai de rotation des stocks : plus les stocks sont importants et qu’ils tardent à se transformer en ventes de marchandises ou à être transformés en produits finis, plus ils augmentent le BFR
- Le délai de paiement des fournisseurs : plus le délai est court, plus il augmente le BFR
- L’escompte fournisseur : plus on accorde d’escomptes aux fournisseurs, plus le BFR augmente
- L’augmentation du chiffre d’affaires – à valeur constante des délais de paiement clients, fournisseurs et du niveau des stocks – c’est-à-dire quand l’activité progresse – croissance du CA – cette augmentation du chiffre d’affaires se traduit par des comptes clients qui pèsent plus lourds dans l’actif et génèrent ainsi plus de BFR. Cette réalité démontre que la croissance d’une entreprise et son développement nécessite d’être financés. Par exemple quand le chiffre d’affaires d’une entreprise est de 360 millions d’euros pour une année, le poids d’un jour de chiffre d’affaires représente 1 million d’euros. Si le chiffre d’affaires progresse pour atteindre 720 millions d’euros, le poids du même jour de chiffre d’affaires passe à 2 millions d’euros. Le poste clients qui mobilise le BFR s’il représente 30 jours de chiffre d’affaires, dans la première situation il pèsera 30 millions d’euros, dans la deuxième situation il représentera 60 millions d’euros : pour financer cette progression du chiffre d’affaires, le BFR devra alors progresser de 30 millions d’euros. Tout l’enjeu dans ce cas est de bien maîtriser l’ensemble des paramètres du BFR, sans tolérer de dérapages des délais de paiement par exemple, ou en utilisant les techniques de financement adaptées à cette situation : mobilisation du poste clients par l’affacturage, ou financements adossés aux stocks, ou crédits spécifiques liés aux fournisseurs …
- Hors exploitation : les autres créances qui progressent – par exemple du fait des relations au sein d’un groupe – l’aide à une filiale par exemple sous forme d’avance en compte courant, les autres dettes ou les créances fiscales et sociales qui se remboursent plus vite, font progresser le BFR
Quels sont les facteurs qui diminuent le BFR ? (Ce sont les leviers qui améliorent donc la trésorerie !)
- La diminution des délais de paiement contractuels accordés aux clients
- La diminution des retards de paiement des clients
- La pratique des acomptes à la commande auprès des clients
- Le juste provisionnement des créances douteuses ou des dépréciations du stock
- La baisse d’activité car le poids des comptes clients dans l’actif devient moins important
- La réduction des stocks
- La mobilisation des stocks pour mettre en place un financement – par exemple avec le gage sur stock
- La mobilisation du poste client lors des opérations de financement comme avec l’affacturage ou la titrisation : le poste client diminue dans l’actif par sa mobilisation en contre partie de la mise à disposition d’une avance de trésorerie jusqu’à l’échéance
- La cession de créances sans recours : c’est une opération de vente des créances clients qui disparaissent définitivement de l’actif contre de la trésorerie. La valeur des cessions est souvent inférieure au nominal du poste client surtout quand il s’agit de créances douteuses
- L’allongement du délai de paiement des fournisseurs : dans la pratique il est parfois utile de différencier les délais de paiement selon les fournisseurs en attachant plus d’importance par exemple aux fournisseurs stratégiques
- Hors exploitation : les autres créances qui se réduisent ; les autres dettes et créances fiscales et sociales qui progressent
Ainsi l’analyse du BFR peut-elle expliciter les actions qui doivent être mises en place pour corriger une mauvaise performance.
A contrario, les actions mises en place se traduisent dans le BFR et ce tableau synthétique est l’occasion de visualiser les impacts sur la trésorerie.